La dyslexie développementale se repère par différents symptômes au moment de l’apprentissage de la lecture chez l’enfant. Elle se manifeste chez des enfants normalement scolarisés, intelligents, qui ne présentaient pas de troubles psy préalables et toucherait jusqu’à 8% des individus. Souvent associée à un trouble dans le développement du langage, elle est souvent considérée comme une maladie sociale, dont la responsabilité incomberait aux parents ou au corps enseignants : c’est évidemment faux, puisque la dyslexie s’accompagne d’un développement neurologique particulier.
1. La méthode globale est à l’origine de nombreux cas de dyslexie
Les orthophonistes démentent tout lien entre la dyslexie et la méthode globale. On impute à la méthode globale des cas de fausses dyslexies, des difficultés dans l’épellation des mots liés à ce type d’apprentissage qui n’ont rien à voir avec la dyslexie, un trouble cognitif à part entière révélé par les problèmes de lecture et d’écriture mais qui excède ce seul périmètre.
2. La dyslexie est héréditaire
Aucune étude ne permet de l’affirmer réellement. Le terrain cognitif largement défriché par la science a conduit certains chercheurs à avancer cette hypothèse, arguant même qu’il existerait un gène de la dyslexie. Problème : les équipes scientifiques qui se sont penchées sur la question ont pointé du doigt 4 gènes différents pour corroborer leur théorie. 70% des dyslexiques ont toutefois des antécédents familiaux et le trouble touche trois fois plus de garçons que de filles.
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3. Confondre la droite et la gauche est un signe de dyslexie
Les difficultés à se repérer dans l’espace n’ont pas de lien avéré avec la dyslexie. Certaines méthodes utilisées pour combattre le trouble font d’ailleurs appel à la représentation spatiale du sujet dyslexique. Ronald Dell Davis propose ainsi une approche spatialisée des logiques verbales à ses patients pour essayer de les aider à replacer l’ordre des lettres et les notions de continuum temporel dans leur approche du langage.
4. Le cerveau du dyslexique fonctionne différemment
Les imageries cérébrales traduisent un fonctionnement différent chez le cerveau des dyslexiques ; certaines aires associées au langage, dans le cerveau gauche, sont ainsi sous-activées lors des activités de lecture, tandis que certaines aires symétriques du cerveau droit connaissent un pic d’activité anormal. Le traitement cérébral n’est pas moindre chez le dyslexique, mais il est différent de ce qui se passe chez les personnes non atteintes par ce trouble.
5. La dyslexie, c’est l’inversion des syllabes
La dyslexie excède de loin le problème d’inversion des syllabes. Il s’agit d’un trouble englobant toutes les représentations écrites de l’intangible, du verbal, du nombre ; ainsi, les dyslexiques peuvent rencontrer des problèmes pour apprendre leurs tables de multiplication, pour comprendre la logique inhérente à la conjugaison, pour utiliser la ponctuation, pour s’organiser.
6. La dyslexie est un trouble causé par l'environnement
Si l’environnement joue fatalement un rôle sur le développement du cerveau dyslexique, les racines cognitives du trouble laissent penser que ni les parents, ni le corps enseignant ne sont responsables de son développement. C’est là un point important en ce qu’il doit déculpabiliser les adultes et leur ôter le sentiment de responsabilité qui, souvent, mine les parents d’enfants dyslexiques.
7. La dyslexie est un signe d'intelligence supérieure
Non. Ce n’est pas non plus un signe d’intelligence inférieure. Encore une fois, l’activité cérébrale globale des dyslexiques est équivalente à celle des personnes qui ne sont pas atteintes du trouble ; l’ordre de mise en marche des aires cérébrales activées par la lecture est différent. On entend souvent qu’Einstein était dyslexique, comme s’il s’agissait d’un trouble attaché au génie. C’est approximatif : pour Einstein, il n’existe pas de consensus ; en revanche, la singularité de l’activité cérébrale du cerveau dyslexique laisse entendre que les personnes atteintes de dyslexie pourraient être plus à même de penser en dehors du cadre habituel et donc de se montrer plus créatives ou plus ingénieuses que la moyenne.
8. Les dyslexiques lisent en 3D
Cette affirmation est souvent avancée par les parents de dyslexiques pour expliquer le trouble qui touche leurs enfants. Les études ne sont pas concluantes, en la matière, et il se pourrait que certains dyslexiques lisent en 3D mais que, selon les formes prises par le trouble, l’affirmation ne vaille pas pour tout le corps des personnes atteintes. Il faut donc se méfier des méthodes miracles qui prônent un réapprentissage de la lecture via l’espace car elles ne permettent pas toujours d’améliorer la compréhension des personnes dyslexiques.
9. La dyslexie est une maladie et on peut en guérir
Les particularités cérébrales inhérentes aux personnes dyslexiques empêchent de pouvoir tabler sur une guérison pure et simple du trouble. Toutefois, il est possible, par des entraînements phonologiques intensifs, de réduire les activités cérébrales anormales détectées chez les personnes dyslexiques et donc de tendre à un rapport normalisé à la lecture et à la compréhension du langage.
10. La dyslexie est l'excuse utilisée par les parents pour absoudre leur flemmard de gosse qui ne fait aucun effort pour apprendre à lire
C’est évidemment faux, dans la plupart des cas. Toutefois, on a assisté au cours des dernières années à une véritable épidémie de dyslexies non diagnostiquées par des médecins ou des orthophonistes, le trouble étant alors avancé comme excuse divine à des difficultés dans l’apprentissage de la lecture non corrélées à une activité cérébrale singulière.
La dyslexie, c’est sexy.
Sources : Fondation-dyslexie, La Dépêche du midi, Idées reçues sur la dyslexie (Anne Dumont)
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