Les séries et films documentaires sur les affaire criminelles ont clairement le vent en poupe avec des succès fracassants comme Making a Murderer, Netflix a notamment remis au goût du jour ce genre pourtant pas tout jeune. Petite sélection des meilleures pépites à voir.
1. "Making a Murderer" de Laura Ricciardi Moira Demos
C’est l’événement de Netflix qui a retourné le bide de millions de téléspectateurs et largement concurrencé les traditionnelles séries malgré son format documentaire. En se penchant sur l’histoire de Steven Avery, qui a purgé 18 ans de taule alors qu’il était innocent et se trouve à nouveau emprisonné deux ans à peine après sa libération. Mais la série ne s’est pas contentée de montrer cette histoire, elle s’en est également mêlée, en interrogeant des témoins mis de côtés par la justice. Les fans de la série eux-mêmes ont fait une pétition pour demander à Obama de libérer cet homme qu’ils présumaient innocents. Le phénomène a de quoi fasciner puisque l’actualité rejoint le temps de la série et donne le sentiment aux téléspectateurs d’être proactifs dans une affaire pourtant lointaine.
2. "Amanda Knox" de Rod Blackhurst et Brian McGinn
En revenant sur l’affaire sordide et ultra-médiatisée du meurtre de Meredith Kercher, colocataire d’Amanda Knox, qui a eu lieu en 2007 en Italie. Le documentaire s’intéresse à la principale suspecte éponyme, au comportement trouble. Il mélange images, enregistrements vidéos et audio en les confrontant à des entretiens menés aujourd’hui (en 2016) avec les mêmes protagonistes, du procureur au journaliste en passant par les principaux intéressés : Amanda Knox (libérée en 2015) et son ex-petit ami Raffaele Sollecito. Tout le film joue sur cette ambiguïté troublante qui ne permettra pas de se faire un avis tranché. Une bonne préparation au travail de jury si jamais tu es un jour convoqué/e. Dans le doute, tu peux quand même opter pour une autre candidate pour ta collocation. Dans le doute hein.
3. "The Jinx" de Andrew Jarecki
Encore un succès Netflix, on doit également à son réalisateur un autre documentaire-enquête sur un professeur pédophile Capturing the Fridmans (bonne ambiance pour le film du samedi soir). Cette fois-ci, le récit se penche sur le cas Robert Hurst, riche héritier new-yorkais qui a été suspecté trois fois de meurtre sans jamais être déclaré coupable. Et bim, comble de ouf de dinguerie, le keum confesse ses meurtres par erreur à la fin du docu, pensant ne plus avoir de micro sur lui.
4. "Serial" de Sarah Koenig
Autre succès phénoménal spécialiste en la matière, Serial a en plus le mérite d’être une série purement audio. Un des premiers gros podcasts à succès (plus de 5 millions d’auditeurs) qui a d’ailleurs popularisé ce nouveau mode d’écoute. Là encore la série documentaire repose sur une enquête en temps réel où les auditeurs se sont impliqués d’eux-mêmes. On y retrouve une trame similaire à Making a Murderer, les enquêteurs/journalistes se penchent cette fois-ci sur le meurtre d’une étudiante, Hae Min Lee, en 1999 et la condamnation à perpétuité de son copain Adnan Lyed qui n’a pourtant jamais avoué les faits. Certes il faut causer l’English pour l’écouter, mais je vous le promets c’est compréhensible pour les non-bilingues.
5. "Mommy Dead and Dearest" de Erin Lee Carr
Pas encore diffusé en France mais disponible seulement sur HBO à ce jour, je vous confesse ne pas avoir vu ce docu. Mais le pitch fait sacrément saliver en matière de morbidité glauquesque. L’histoire toute mignonne revient sur le meurtre de Dee Dee Blancharde, mère célibataire qui élevait seule sa fille de 19 ans atteinte d’un cancer la rendant handicapée motrice. Sauf que la jeune fille qui répondait au doux nom de Gipsy avait compris depuis quelques temps qu’elle n’était pas du tout malade et que sa mère la menait en bateau depuis le début. Un message posté sur Facebook peu de temps après le meurtre apparaît comme un aveu sans détour de la culpabilité de la fille.
6. "Shadow of Truth" de Yotam Guendelman et Ari Pines
Série israélienne de quatre épisodes disponible sur Netflix qui revient sur le meurtre de la jeune adolescente isaélienne de 13 ans Tair Rada, et de son supposé meurtrier ukrainien immigré Roman Zadorov dont les aveux l’ont mis sous les verrous en deux temps trois mouvement. Mais est-ce vraiment lui le coupable ?
7. "Justice à Vegas" de Denis Poncet et Jean-Xavier de Lestrade
Série diffusée sur Arte en 2007 dont on peut trouver une partie des épisodes gratuitement sur Youtube, elle s’intéresse à cinq enquêtes criminelles, leur chaotique chemin du procès jusqu’au tribunal de Las Vegas. La série montre l’envers du décor de la ville aux mille casinos en nous dévoilant une population pauvre, avec un fort taux de criminalité. Menée génialement par Jean-Xavier de Lestrade, un spécialiste dans le genre puisqu’on lui doit quantité de documentaires exceptionnels sur des affaires criminelles tels que Un coupable idéal (César du meilleur docu en 2002)ou Soupçons .
8. "Into the Abyss" de Werner Herzog
Habitué du format documentaire, le réalisateur surtout connu pour son film Aguirre, la colère de Dieu, se penche ici sur le système carcéral américain à travers une série d’entretiens entre le réalisateur et Michael Perry, condamné à mort pour avoir commis trois meurtre. Les entretiens se passent une semaine avant son exécution et s’entremêlent avec d’autres témoignages. Tout dans ce documentaire est fait pour tenter de comprendre sans juger, de voir « en vrai » un homme qui a tué, et va être tué, forcément les conversations qui en découlent ne sont pas banales.
9. "Central Park Five" de Ken Burns, Sarah Burns et David McMahon
1989. Trisha Meili, une joggeuse est violée et agressée en plein Central Park et se retrouve 12 jours dans le coma. Cinq hommes noirs sont condamnés et purgeront entre 6 et 13 ans en taule. Sauf qu’ils étaient innocents, et que leurs condamnations s’est faite sans preuve valide. En 2012, le documentariste Ken Burns accompagné de sa fille et de son gendre revient sur cette affaire qu’il explore par le prisme du racisme. Et c’est vachement bien.
10. "The Thin Blue Line" de Errol Morris
Dans le genre du docu sur une affaire criminelle, ce film datant de 1988 est considéré comme culte. On est cette fois-ci confrontés au cas de Randall Adams condamné à la peine capitale (ce qui n’a, contrairement à ce qu’on pourrait croire, rien à voir avec une épreuve de culture générale visant à citer le plus de capitales possibles) pour avoir tué un policier. L’accusé passe 12 ans en prison dont une partie à attendre la mort. Le réalisateur a mené un travail d’enquête en recoupant les témoignages et a ainsi montré que 5 témoins avaient raconté des mythos. Hourra, Randall Adams est libéré un an après la sortie du film. Ajoutons à ceci que la musique du film est composée par Philip Glass, une raison suffisante pour se regarder, et même l’écouter.
. Au cours de son documentaire, il a pu établir que 5 des témoins avaient menti lors de leur témoignage à la cour. Par exemple, certains d’entre eux avaient déclaré devant le juge avoir reconnu RandallAdams au moment du meurtre. Face à la caméra du réalisateur, ils ont finalement avoué qu’ils n’avaient pas vu grand-chose. Ces preuves – ainsi que d’autres – ont permis à la cour d’appel du Texas d’innocenter RandallAdams, qui a été libéré environ un an après la sortie du film.
philip glass
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Sources:
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