mardi 7 avril 2020

Top 10 des réponses aux questions qu’on se pose sur l’immunité collective

Bon ça commence à bien faire le confinement maintenant. Allez. On dit qu’on arrête ? Parce que franchement, j’aime bien passer ma journée sur les réseaux sociaux, avoir mes parents tous les jours au téléphone et dormir 12 heures par nuit (tous ces trucs qu’on fait beaucoup plus depuis le début du confinement) mais aller au ciné et boire des coups dans des bars c’était cool aussi. Et puis pourquoi les Suédois ils ont le droit et pas nous ? Pourquoi qu’on l’a pas nous aussi l’immunité de groupe ? Ouais bah pas si vite les cocos, l’immunité collective n’est pas un truc si simple à mettre en place et ça comprend des risques que vous n’imaginez même pas. On se penche sur le doss’.

PS : les informations de ce top ont été récupérées dans plusieurs médias (citées en source en bas de l’article) relayant les propos de spécialistes, comme vous l’avez certainement remarqué, on n’est pas doc, ni infirmier, ni aide-soignant, ni rien. Personne ne nous applaudit à 20h (pas cool d’ailleurs), on ne fait ici que vous retransmettre les informations déclarées ailleurs. Voilou, bisous.

1. Déjà de base, l'immunité collective, c'est quoi ?

Commençons par le début du commencement parce que si l’expression commence à devenir courante, il y a encore un mois (oh vous vous rappelez il y a un mois comment on était encore vachement heureux ?) on ne la croisait pas si souvent. L’immunité médicale c’est l’ensemble de mécanismes que notre organisme met en place pour lutter contre des agents infectieux. L’immunité de groupe , ou « immunité collective », ou « immunité grégaire », c’est appliquer ce principe à l’échelle collective quand assez de personnes ont été infectées pour développer des anti-corps contre le virus et éviter ainsi qu’il ne se propage. On part donc du principe que les personnes infectées ne le seront plus à nouveau et ne sont par ailleurs plus contagieuses.

2. A partir de combien de personnes contaminées on peut dire qu'on est immunisés collectivement ?

Pour cela il faut connaître le taux de reproduction de base, le R-zéro, c’est l’indicateur de contagiosité du virus. Pour le Covid-19 c’est 2.5 ce qui veut dire que 1000 personnes infectées vont contaminer 2500 personnes et ainsi de suite (à titre indicatif, la rougeole c’est plus de 12, le Sras c’est 3, la grippe 1.3). Dans cette conjoncture, on peut donc faire l’hypothèse qu’un groupe de personnes immunisées suffira à ralentir la propagation du virus. Pour que le principe de l’immunité collective soit « efficace », on estime donc que 60 % de la population doit être infectée.

3. WOUAHOU trop cool l'immunité collective, pourquoi on fait pas ça du coup ?

Eh bien eh bien… parce qu’il y a un prix à payer inacceptable : des centaines de milliers de morts (par pays). Et ça, personne n’a envie de prendre le risque. Si le taux de létalité (proportion du nombre de morts sur le nombre de contaminés) est en moyenne à 2 ou 3 % (un chiffre à prendre des pincettes toutefois parce qu’en réalité on ne sait pas exactement combien il y a de contaminés).

BREF, opter pour l’immunité collective c’est assumer tranquillou pépouze que des centaines de milliers de malades (rien qu’en France) trouvent la mort en espérant que ce sacrifice sauve le reste de la population, ce qui n’est absolument pas garanti. L’immunité de groupe est une piste théorique certes intéressante mais qui n’offre pas du tout un scénario envisageable tant qu’on n’a pas de vaccin, seule méthode réellement efficace pour une immunité de groupe.

4. Mais est-ce qu'on est sûr d'être immunisé une fois qu'on a eu le Covid-19 ?

Eh bien non justement c’est bien là le problème. C’est pour cette raison que l’immunité collective est purement théorique. A l’heure actuelle, on ne sait pas du tout si le virus peut muter et donc rendre à nouveau exposées les populations déjà infectées par le virus. Et vous imaginez bien que si on accepte de payer le prix de centaines de milliers de morts pour une immunité collective et qu’on se retrouve quelques semaines ou quelques mois plus tard avec à nouveau une population pas immunisée, bah on aura bien les boules.

5. Est-ce qu'on est sûr de ne plus être contagieux une fois qu'on l'a eu ?

Pareil, c’est difficile à dire. Certains patients excrètent encore du virus (dégueu ces patients) alors même qu’ils sont guéris. On ne sait pas vraiment si ces excrétions sont des « restes » de la maladie, ou un autre virus classique. En théorie encore une fois, on suppose qu’au-delà de 8 jours après l’apparition des symptômes, si ces derniers disparaissent, le patient n’est plus contagieux. Dans le doute, n’allez pas lécher le visage d’anciens malades dès le 9e jour.

6. Est-ce que le Royaume-Uni est le seul pays à avoir tenté l'expérience de l'immunité collective ?

Boris Johnson doit bien s’en mordre les doigts d’avoir opté pour l’immunité collective pour maintenir à flot l’économie du pays alors même qu’il se trouve désormais hospitalisé après avoir contracté le virus. Toujours est-il qu’il n’est pas le seul à avoir eu cette idée. De nombreux pays sont passés par cette phase : l’Allemagne, les États-Unis, les Pays-Bas… Au final ils ont tous laissé tomber pour opter pour le confinement (même les Pay-bas, derniers résistants ont cédé). Il ne reste qu’en Suède où seules les universités et les lycées sont fermés, le reste les lieux publics est resté ouvert comme d’habitude.

7. Est-ce que l'immunité collective ça a déjà marché ?

Si l’expression a vu le jour en 1923, cette stratégie a été utilisée par le passé notamment au XVIIIe siècle quand la variole était devenue la première cause de mortalité en Europe. On estimait qu’en s’inoculant la maladie on pouvait s’en protéger (ce qui impliquait un fort taux de mortalité). Toutefois, la naissance de l’expression au début du XXe siècle, s’inscrit dans une volonté de mettre en place des programmes de vaccination à échelle mondiale. Vachement pratique quand même les vaccins.

8. Ça veut dire quoi "immunodéprimé" ?

Attention, ça n’a rien à voir avec les gens qui sont hyper déprimés par le confinement. L’immunodépression est une maladie pas drôle du tout qui se caractérise par un affaiblissement du système immunitaire. Les immunodéprimés sont donc plus exposés à la maladie que les autres. Et ça c’est vraiment déprimant.

9. Mais du coup si on n'opte pas pour l'immunité collective, est-ce que ça veut dire qu'on va rester confinés toute la vie ?

Bah quoi ? On n’est pas bien là ? A la fraîche ? Déconfinés du gland. Et on mangera quand on aura envie de manger… Finalement le confinement c’est un peu le kiff vous trouvez pas ?

Non bien sûr.

Si le confinement éternel n’est pas recommandé (déjà parce que ce serait vachement chiant) parce qu’il exposerait alors la population à un nouveau pic de contamination très élevé dès la fin du confinement, il semblerait que le scénario le plus probable soit un confinement périodique et différentiel selon le mathématicien Mircea Sofonea, c’est à dire qu’on aura un laps de temps déconfinés (par groupe de personnes à définir), et puis rebelote le confinement. Et cela jusqu’à la mise au point d’un vaccin (donc sur une durée de 10 à 18 mois). SYMPA LE PANGOLIN.

10. Est-ce que à la fin si on est tous dans la team de l'immunité collective c'est un peu comme si on était les Avengers du Coronavirus ?

Non, dégage.

Vous l’aurez compris, c’est pas une mince affaire c’t’histoire. Si vous êtes déprimés, voire immunodéprimés, on vous recommande la lecture de nos meilleurs tweets sur le confinement pour vous remonter le moral. Et sinon vous pouvez aussi faire des jeux à distance avec vos potos parce que ça fait du bien de rire même si c’est à travers un écran.

Source : Arrêt sur image, Sud Ouest, 20 Minutes , Le JDD, PhiloMag et cette chronique de France Culture qui résume très bien la question.



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