La cause animale est de plus en plus présente dans les questionnements éthiques de nos sociétés. Elle recoupe énormément de débats généraux, depuis la place de l’homme dans la nature jusqu’à l’industrialisation de notre production de nourriture en passant par les questions des tests pharmaceutiques et scientifiques. Mais parfois, au nom de la cause animale, c’est aux animaux qu’on finit par faire du mal. Quelques exemples de dérapages.
1. Ne pas vouloir tondre son mouton, c'est lui faire du mal
La branche américaine de l’association PETA (Pour une éthique dans le traitement des animaux) milite depuis quelques années pour que cessent les maltraitances menées sur les moutons lors de la tonte. Si de telles maltraitances existent, il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. La tonte des moutons est importante pour leur survie. Les moutons revenus à l’état sauvage et dont la laine pousse indéfiniment sont en moins bonne santé et plus vulnérables aux bactéries et à l’arthrose que les moutons tondus régulièrement. Ne pas tondre son mouton, c’est le faire souffrir.
2. La fois où des activistes ont libéré des visons et ça s'est mal passé
En juillet 2017, des activistes de la cause animale ont aidé à la libération de 30.000 visons retenus dans une ferme du Minnesota pour leur fourrure. Sauf que, pas habitués à la vie sauvage, les visons en question n’ont pas tenu longtemps. Plusieurs centaines sont morts recdi et les autres ont perturbé l’équilibre de la chaîne alimentaire locale. Cette libération sauvage a mis à mal l’écosystème régional tout en condamnant les visons à la mort.
3. Faire évader des souris de laboratoire n'est pas la solution
Les tests scientifiques sur les souris sont légion, et on n’est pas là pour dire si c’est bien ou mal – a priori, c’est plutôt bien pour nous et mal pour les souris. Toujours est-il qu’en 2013, des défenseurs des animaux ont investi massivement un laboratoire aux États-Unis pour y secourir les souris détenues. 100 souris ont ainsi été a priori sauvées des mains des laborantins. Le problème, c’est qu’elles sont toutes mortes juste après en raison de leur pauvre système de défenses immunitaires.
Au final, cette opération de secours n’a pas résolu le problème des tests en laboratoires sur les animaux et a juste permis à des souris de mourir plus vite. Tout en interrompant une recherche scientifique. Un coup d’épée dans l’eau.
4. Des maltraitances envers les animaux dans un refuge pour animaux
En 2010, la Toronto Humane Society, une association de défense des animaux et un refuge pour petite bêtes a été sous le coup d’une enquête pour maltraitance sur les animaux. En cause, la course au plus faible taux d’euthanasie, un des chiffres les plus discutés quand il s’agit d’évoquer la cause animale en Amérique du Nord. Du coup, à défaut d’euthanasier ses bêtes, le refuge leur offrait des conditions d’accueil affreuses, entre infections, hygiène déplorable, vermine et contagions. Sans compter sur la malnutrition généralisée.
5. L'antispécisme ou comment condamner les animaux domestiques à la mort
Variante animale de l’anarchie, l’antispécisme est un courant de pensée visant parfois à la libération générale de tous les animaux de compagnie au nom de l’abolition des hiérarchies de domination entre les espèces. En soi, pourquoi pas ? Sauf que des centaines et des centaines d’années de domestication des animaux ont modifié le patrimoine génétique des chiens et des chats qui sont désormais incapables de se démerder seuls ; résultat, les propriétaires d’animaux qui libèrent leurs compagnons les envoient simplement à une mort certaine. C’est ballot pour Toupie le gentil chien bête de tes gosses.
6. Cousteau et les maltraitances envers les animaux
Quelle que soit l’image qui en est véhiculée aujourd’hui, Cousteau a été l’un des pionniers de la protection marine. Dès 1960, il a ardemment manifesté contre le déversement de déchets radioactifs en Méditerranée, avant de créer une société de défense des océans aux États-Unis en 1973 et de s’engager, dans les années 1980 contre l’exploitation pétrolière en Antarctique. Mais Cousteau était aussi le produit de son époque et dans tous ses films il ne cesse d’emmerder les animaux, faisant du surf sur les tortues et attrapant les poissons au vol pour les montrer à la caméra. Une ambivalence permanente.
Meuh meuh, fait la vache.
Sources : Listverse, Le Monde, La dépêche
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