On parle toujours du drame que représente un divorce pour les enfants. On parle toujours de la difficulté à s’habituer à un modèle familial qui, pour ancré qu’il soit dans la réalité, demeure difficile à comprendre quand on a 5 ans. Encore un signe du déclinisme français, dirait Zemmour : faut voir le bon côté des choses, les mioches.
1. Deux fois plus de cadeaux
« Et oui Patrick, nous sommes en direct de la compétition internationale du parent préféré, et c’est Monique qui prend la tête avec un arbre de Noël bien rempli cette année, puisque le petit Thomas a droit à plus de 8, j’ai bien dit 8 cadeaux, dont le célèbre bateau pirate Playmobil et un déguisement de cosmonaute, c’est à se demander comment Monique va manger au mois de janvier, mais attention, car Laurent revient à quelques longueurs de Monique en proposant un séjour de trois jours à Disney et le turbo-crotale de chez Playskool, qui se risquera à subir le Furby ? La compétition fait rage, ici, à vous les studios. »
Sans surprise, les cadeaux de Noël et les cadeaux pour enfants en général sont devenus la nouvelle compétition de qui sera le parent préféré.
2. Deux apparts
C’est cool, on peut mettre tous les livres chez le parent qui surveille les devoirs et toutes les conneries chez le parent qui subit le divorce et prend du xanax. On peut jouer à comparer les couettes et les lits, ou le canapé, dans le cas du parent qui subit le divorce, et surtout on profite d’avoir plus de 30 mètres carrés d’espace privé, ce qui ne nous arrivera plus jamais.
3. Deux fois plus de gens à potentiellement détester
Chez maman, on peut détester son beau-père et le faire chier en le traitant de gros loser intéressée par le fric de maman ; chez papa, on peut haïr sa belle-mère en la traitant de nymphette intéressée par le fric de papa et en l’accusant de maltraitance. Un bel apprentissage de la haine qui, normalement, n’intervient qu’à partir du collège.
4. L'apprentissage du débat d'idées
Tu préfères les moments passés avec maman ou avec papa devient un vrai sujet de débat avec ses frères et sœurs. Argument, contre-argument, la meilleure manière de développer le fameux esprit critique à la française.
5. L'apprentissage du double discours
Chez son père, il faut abonder dans un sens : il est vrai que maman est une conne super chiante.
Chez sa mère, il faut abonder dans l’autre : il est vrai que papa est un irresponsable manipulateur.
Prêt pour la présidentielle, le petit. Le voilà clairement armé pour sortir les plus belles punchline de l’histoire.
6. Plus besoin de se taper les allers-retours chez grand-mère tous les dimanches
Seulement un dimanche sur deux, vu que mamie et papi sont morts, contrairement à mémé, devenue complètement dingo-dingue depuis la mort de pépé.
7. La fin des engueulades permanentes à la maison
Avant, l’air était bouffé par des invectives et des portes qui claquaient, mais depuis que maman est partie, plus rien. Il y a comme un vide, un genre de truc dérangeant. Ah, oui ça s’appelle le silence.
8. Être un peu plus rapidement sorti de chez soi
On vit dans deux quartiers, on se déplace, on s’habitue à la mobilité. Et comme dans le futur il faudra faire 14 boulots différents pour payer son loyer, c’est plutôt un plus à mettre dès aujourd’hui dans son CV. Pensez malin. Pensez malheur.
9. S'identifier à tous les enfants dans les films
« Alors, Thomas, ça te dit de regarder Kramer contre Kramer ? Pourquoi tu pleures ? » « Tu vois, Bambi a perdu sa mère, un peu comme toi qui es pas près de revoir cette conne. Prends-en de la graine. »
10. Ce sera moins dur quand l'un des deux sera mort
C’est un pari sur l’avenir. Quand tu devras jongler entre tes 14 boulots et tes propres gosses et ton propre divorce, tu n’auras pas en plus à gérer la détresse de ta mère quand ton père sera mort avant elle. Tout est une question de stratégie.
Sans compter que c’est une occasion de plus pour se faire une intégrale Michel Delpech.
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